#4 Vision Urbaine : Le rap rock, dépoussiérage d’une antiquité

Vision Urbaine

Vision urbaine - rap rock

Vous vous rappelez des années 2000 ? Pour la génération 90, cette période est un souvenir doré impérissable. L’époque de nos icônes. Très subjectivement, la dernière véritable époque créative musicalement parlant. Alors que le rap vit sa montée en puissance, les autres styles ne sont pas en reste. Un en particulier voit son influence croître grandement. Le rock. Et lorsque deux superpuissances se rencontrent, elles ont plusieurs options. Gentiment se partager le territoire. Se faire la guerre pour obtenir le monopole, ou s’associer. Aujourd’hui, c’est à cette dernière alternative que nous allons nous intéresser. Le rap rock et ses sous-genres.

Mais le rap rock, ça existait déjà, non ?

Rap Rock - RATM
Rage against the machine

Alors oui, il est vrai que certains groupes avaient déjà brillé. Rage against the machine, formé en 1991 à LA est l’une des cylindrées qui culmine dans l’histoire de la fusion. RATM est catégorisé dans le rap metal, rap rock, funk metal et nu metal, mais aussi dans le hard rock. Une versatilité leur ayant permis de se hisser au sommet et d’ouvrir la voie à une multitude d’artistes de la période post bug (de l’an 2000, je précise pour les gosses).

Mais avant ça, les précurseurs avaient été Run-DMC, les Red Hot et les Beastie Boys (pour beaucoup, ces noms n’évoquent rien… et c’est terrible). Bien sûr, ils n’étaient pas les seuls, mais ils sont considérés aujourd’hui comme les parents de cette famille depuis l’éclosion de la fameuse année 84. Run-D avec son « Rock Box » rythmé par un riff de guitare furieux d’Eddie Martinez et les BB avec « Rock Hard », comportant un sample non autorisé de Back in black de AC/DC.

Rap Rock - Korn
Korn et son reconnaissable Jonathan Davis

Puis viennent les années 90 de RATM, mais aussi de Korn (très cher à mon cœur). Korn, c’est l’emblème du Nu metal. L’agressivité et l’excentricité du metal, porté par un Jonathan Davis en survêt Adidas. Il y a d’ailleurs une chanson du nom de la célèbre marque de monsieur Dassler, mais dont l’acronyme, dans les lyrics, devient « All Day, I Dream About Sex ». C’est aussi l’arrivée de POD (Payable on death), dans un genre particulier. Le rap metal chrétien (oui, vous avez bien lu, mais c’est les latinos, ils ont la special connection avec la haut). Disturbed, Slipknot, Deftones, Cypress hill et plein d’autres.

La nouvelle scène 2000

Si l’on doit citer l’un des groupes les plus emblématiques du genre, on ne peut faire l’impasse sur Linkin Park (repose en paix Chester). Pour ma génération, LP c’est l’émotion. Le souvenir d’avoir chanté Numb dans nos chambres, dans les bus en direction de l’école. Passer des jours à rabâcher le fait qu’Hybrid theory soit un masterpiece. Pour vous dire, on se tuait aux AMV Naruto.

c’est cadeau, ça va pleurer dans les chaumières !

 Mais c’est aussi l’emblématique collaboration avec Mr Carter Jay-Z donnant naissance à l’EP Collision course, le mariage entre certains des plus grands succès de LP et du mari de Beyoncé.

Légèrement plus vieux, mais sévissant pendant le même temps, Limp Bizkit entraîné par son chanteur/rappeur Fred Durst. Orienté plus rap rock que LP, le biscuit boiteux a réussi pendant près de 10 ans à s’imposer, avec notamment des classiques incontournables pour les amateurs de gros son. Le titre « Rollin’ » devenant le titantron de The Undertaker pendant toute sa phase biker dans la WWF, puis la WWE à la perte des droits de l’appellation de la plus grande fédération de catch américain (ou simplement du monde). Pour les plus connaisseurs Nookie, Take a look around (mission impossible) et les plus mainstream, la balade Behind blue eyes reprise du chef-d’œuvre de the Who.

rap rock - Fred Durst
Fred Durst et Christina Aguilera

Chauvinisme oblige, on se doit de mentionner aussi Pleymo, le groupe français de Nu metal par excellence et labélisé rap metal de surcroît. « Pleymobill » domine la scène française de 99 à 2006 avant la fin du groupe. Rien de plus à dire. C’est la scène française, et elle n’était pas très bien considérée à l’époque.

Grâce à Linkin Park et POD, le rap rock/rap metal brille pendant toutes les années 2000, mais porté plus que par les deux derniers vrais groupes à succès, la flamme s’éteint peu à peu, pour disparaître vers 2010. S’il est possible de penser que ce mouvement fut éphémère, il n’en est rien en réalité. Il aura tout de même perduré sur une trentaine d’années, se forgeant à base de bands maintenant mythiques. Cet article n’a d’ailleurs vocation qu’à susciter la nostalgie d’un fossile complètement oublié de nos jours. Il ne s’adresse pas uniquement à la génération Kyuju, même si j’ai conscience que les plus jeunes pourront ne pas comprendre.

Je vous ai concocté la playlist la plus longue de The Kyu à ce jour. Mais c’est normal, nostalgie oblige. Je baignais dans cette ambiance, et j’aurais clairement pu faire encore plus long ! Enjoy !

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Jérémy aka
Le dernier WordBender, Father of Malkia et bien d'autres personnages. L'art est notre cadeau pour les générations futures.

Jérémy Musoki