Vision urbaine special : Chadwick Boseman

Vision Urbaine

Ceci est un vision urbaine assez particulier.

2020, c’est ce genre d’année durant laquelle on s’est retrouvé séquestré chez nous plusieurs mois. Cette année qui voit beaucoup de luttes, certaines pour le meilleur comme « Black Live Matter » ou la mise en lumière du cas des Ouïghours, on espère que cela va aussi relancer le sujet des minerais de sang d’Afrique et notamment du Congo. Mais c’est aussi beaucoup de drames comme l’explosion de Beyrouth. Nous affichons d’ailleurs notre soutien dans l’espoir d’un mon meilleur.

Si j’écris ce texte c’est pour rendre hommage. 2020 c’est l’année de la perte du Black Mamba et du Black Panther. C’est objectivement une année terrible.

Chadwick Boseman

Chadwick Boseman s’est éteint ce 28 août à l’âge de 43 ans des suites d’un cancer qu’il a combattu depuis son diagnostic en 2016. Marvel perd l’un de ses plus grands héros du MCU, la communauté noire perd son King T’Challa, le personnage qui a rouvert l’idée d’une véritable dignité, de la « black royalty ». Le monde perd un acteur de talent, un militant engagé, un Homme avec un grand H. Une personne qui connaissant sa condition a enchaîné les heures de travail pour réaliser bien plus que sa part de lutte. Un héros on and off screen. En quatre ans, c’est Gods of Egypt, Message from the King, Captain America : Civil War, Marshall, Black Panther, Avengers : Infinity War et Endgame, 21 Bridges, Da 5 bloods, Ma Rainey’s Black Bottom. Il devait potentiellement donner vie à Yasuke (a.k.a le premier samouraï noir) à l’écran.

C’est à travers des performances justes qu’il a su conquérir un large public. Et qu’on se le dise, incarner le roi T’Challa n’était pas une mince affaire. Néanmoins, avec brio, il est allé jusqu’à le transcender, faire de ce superhéros noir un vecteur d’espoir pour une communauté orpheline de vrai symbole d’identification du genre dans le paysage cinématographique hollywoodien.

Il y a eu des héros noirs. Mais le Black Panther représente bien plus. La fierté et la mise en lumière de cultures de Motherland (bon à la sauce kainry of course, mais c’est une première étape). Là où avant, tout un peuple devait s’identifier à Captain America, Iron Man, Superman, ou Batman, les plus jeunes ont la possibilité de regarder le roi T’Challa. Au-delà de donner cette force à la communauté afro-caribéenne, cette prestation ouvre la porte vers de nouvelles possibilités inspirantes, comme Kamala Khan, de son nom d’Avengers Ms. Marvel. La première héroïne musulmane à obtenir son propre Comic book, par exemple.   

Chadwick est devenu un symbole. À coup de discours poignant et pertinent, comme son hommage à Denzel Washington.

Mais aussi son « Commencement speech » pour la Howard University en 2018.

Je repense avec ironie que quelques heures avant les annonces, avec Jvnoh, nous faisions des blagues avec le Wakanda Accent. 2020 est une année perfide. J’ai mal de savoir que lorsque tu as affiché ta perte de poids drastique sur les réseaux, les commentaires ont dû être désactivés à cause de la quantité de moqueries que l’on pouvait y lire. Se dire que tu recevais tout ça en sachant où tu allais, après tout ce que tu avais fait. Quelque part, on en revient à cette logique : « On ne connaît la valeur d’une personne que lorsqu’on la perd ». Et nous avons perdu un très grand.

Si aujourd’hui des gens ne comprennent pas le fait que l’on fasse autant d’hommages et d’éloges pour cet homme, c’est qu’ils ne comprennent pas l’ampleur du labeur accompli, l’ampleur du sacrifice, l’ampleur de l’impact. Tu as su redonner son amour propre à ta communauté. Lui montrer de nouveau que la royauté était une voie. Là où d’autres ne regardent que les personnages fictifs, nous voyons l’homme, nous voyons le roi.

Ton travail ne sera pas oublié.
Longue vie à la panthère noire.
Long live the King.

Merci Chadwick Aaron Boseman.

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Jérémy aka
Le dernier WordBender, Father of Malkia et bien d'autres personnages. L'art est notre cadeau pour les générations futures.

Jérémy Musoki