La révolution, une série qui tombe à point nommé

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La révolution

Vendredi 16 octobre 2020. Paris, comme les autres grandes villes de France, s’apprête à vivre le premier soir d’un couvre-feu instauré au détriment de la vie sociale et financière de beaucoup de français. Pour beaucoup, c’est le signe qu’il est temps pour une révolte. Quelques heures auparavant, Netflix par un coup du hasard sort un coup de génie de son jeu. La série La révolution. Sur l’affiche, des mots simples : « Et si on vous avait menti ». Le parallèle avec la situation actuelle est fort. Mais bref, parlons de cette série française en question, qui vient nous rappeler que peut-être, nous devrions revenir à un évènement pivot de l’histoire du pays.

La révolution, c’est une série fantastique. Une revisite de la période qui amènera à 1789 sauce pandémie secrète alors que la colère du peuple gronde en fond sonore. Le sang bleu. Clin d’œil à ceux qui écoutaient durant les cours d’histoire ! Le sang bleu était le sang des nobles, je précise pour les cancres. Si je voulais être vulgaire, je dirais que « La révolution » est une série de vampires. Sauf qu’il n’y a pas de vampire à proprement parler. Le scénario romance le soulèvement du tiers état face à la noblesse en y ajoutant une bonne cuillère (ou deux, ou trois, allez) de surnaturel, sous couvert de machination royale. Si le peuple est à bout, ce n’est pas ce qui déclenchera la montée vers la Bastille.

La révolution

Au casting de cette série (bonne) série française, et je le mets entre parenthèses, mais c’est assez insolite pour le souligner, on retrouve Amir El Kacem (Abdel et la comtesse,…) dans le rôle de l’historiquement connu Joseph Ignace Guillotin, Coline Beal (Pauline asservie, Floride), Marilou Aussiloux (Relai,…), Lionel Erdogan (Les têtes de l’emploi, Family business,…), et surtout le rappeur Doudou Masta, Laurent Lucas (Criminal : France,…) Dimitri Storoge (Les lyonnais, Made in France,…) et ? et ? et ? Gaia Weiss modafukas (Þorunn dans Vikings). Il fallait minimum une Gaia pour jouer Marianne. Kudos à Amélia Lacquemant qui rocks avec brio son rôle de Madeleine !

Pour certaines raisons, cette série gagne le droit d’entrer dans la catégorie des bonnes. La qualité de l’image en fait partie, notamment grâce aux décors (big up à l’Ile-de-France) et le cast vient lui rendre honneur. Il y a clairement des femmes badass, il faut le dire. Le thème est clairement bien exploité, même si on dénote quelques fragilités par-ci par-là. Rien de bien méchant en revanche. Scène d’actions léchées, rythme bien cadencé. En réalité, les moments d’ennui ne se bousculent pas au portillon, et c’est en ça que je salue l’effort ! J’oserai même dire que j’attends la saison 2 !

La révolution

J’ai tout de même un petit point négatif à porter en lumière, mais qui ne tient qu’à moi. C’est le parti pris de la bande-son. L’alternance entre musique d’époque et musique plus contemporaine, parfois presque urbaine. Je me serais, pour ma part, contenté de la musique classique, qui à chaque fois fait mouche dans la série. Mais après, c’est à l’appréciation de chacun. C’est un parti pris. Je salue de plus une petite touche d’ironie dans certaines scènes. Notamment une dans laquelle on peut entendre des nobles fredonner le Tema e variazioni in Do maggiore de Giovanni Battista Viotti … qui deviendra en 1793 La Marseillaise de Rouget de l’Isle. Oui, il fallait suivre en cours. Et oui, notre hymne national est un plagiat d’un violoniste italien (à croire qu’on méritait vraiment notre sort en 2006).

Clairement, The Kyu recommande. Tout comme on avait recommandé Cursed, qui appliquait le même procédé de réécriture d’une histoire connue. Et, (et là je parle pour moi) j’espère que la série rappellera au peuple qu’il ne peut pas laisser sa liberté être bafouée, surtout quand c’est encore et toujours au détriment du tiers état. Car oui, le tiers état existe toujours ! Quoi qu’il en soit, l’affiche de la série est peut-être un clin d’œil à toutes les décisions prises par notre noblesse !

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Jérémy Musoki