Pourquoi faut-il vraiment regarder Scissor Seven ?

Média

Je pourrais finir l’article en une ligne par un « Parce qu’il faut », mais je vais argumenter. Oui, à cause de vous les petits sceptiques. Scissor Seven est une petite perle cachée dans de la boue. Il fallait que ce soit dit.

J’entends déjà les critiques des habitués de la japanimation. « Mais c’est en chinois », « les graphismes sont très moyens » et j’en passe. J’en suis un. Et pourtant Scissors Seven m’a poussé à me faire violence. Parce que derrière l’humour parfois un peu à côté, c’est une véritable histoire sombre digne des plus grands shonen qui se déroule en trame de fond du bébé de Sharefun studio.
Le nom d’origine était tout de même Killer Seven, avant le polissage Netflix.
Seven est un coiffeur n’ayant aucun souvenir de son passé d’assassin. Il travaille pour Dai Bo, un poulet, et essaye de s’illustrer dans son domaine, tandis que son boss essaye de lui faire gagner sa vie à travers différentes missions d’assassinat.
Et c’est à partir de ce pitch tarabiscoté que la série nous amène à rencontrer des personnages aux backgrounds fournis, allant du chien Ouaf Fou, le guitar hero à « l’attachante » Mme Jiang la présidente du sous-comité de quartier de l’association de purification de l’île. Même Dai Bo le poulet irascible bénéficie d’épisodes spéciaux racontant sa genèse. Autant le dire, Netflix a eu du flair et du culot.

Scissor Seven

Scissor Seven est de la lignée de ces animes tels que Gintama. On enchaîne des épisodes, au premier abord, pas forcément liés, pour soudainement prendre conscience que tout prend sens. On découvre une vaste intrigue en décalage avec le ton guilleret de la série. Tout ça pour déboucher sur un final explosif d’action à l’animation très juste. Il est agréable de trouver une telle qualité narrative avec des éléments aussi incongrus. Il n’est pas donné à tout le monde de raconter une histoire sombre sous couvert d’une comédie absurde et pourtant Scissor Seven le fait très bien. Même les antagonistes sont très bien écrits. On ressent le côté parodique et cliché qui a fait le succès de Sakata Gintoki et sa bande (si vous n’avez pas regardé Gintama, vous savez ce qu’il vous reste à faire), et c’est avec efficacité qu’ils viennent s’inscrire dans l’histoire de manière cohérente. On trouve, tout au long des épisodes, de multiples références aux œuvres ayant marqué leur temps tel que Naruto, Bleach ou encore One Punch Man. Quand il faut rire, on rigole. Quand il faut être plus sérieux, l’epicness des combats se charge de tout. Le parallèle entre les deux animés est d’ailleurs tout aussi juste. Seven et Gin partagent la dualité du personnage comique au passé sombre et sanglant. Cela en fait des protagonistes autrement plus profonds et respectables/respectés.

Puis arrive la saison deux. Bien plus axée sur le passé de Seven et donc les événements qui ont amené l’ancien assassin à se reconvertir dans la coiffure. Occasion d’en apprendre plus sur les origines mystérieuses de Thirteen, personnage qui amène très vite cette notion de guilde d’assassins dans les premiers épisodes de la production chinoise. Plus directe, plus explosive, cette deuxième saison vient ponctuer les belles promesses de la première et en annoncer une troisième très attendue.

Si vous aimez l’animation, les belles tapes, le sakuga et qu’en plus le storytelling vous passionne, je ne peux que vous conseiller de vous lancer. Courage, on s’habitue facilement au chinois.

Mais bon, pour les plus sceptiques, il paraît qu’un japanese dub existe dont l’un des trailers est visible ici. Néanmoins, il est toujours plus logique de regarder une œuvre dans sa langue d’origine, n’en déplaise aux fans français d’Archer par exemple.

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Jérémy aka
Le dernier WordBender, Father of Malkia et bien d'autres personnages. L'art est notre cadeau pour les générations futures.

Jérémy Musoki